
Derrière la qualité d’un manuel scolaire, la pertinence d’une ressource éducative numérique ou l’efficacité d’une formation enseignante, on trouve un véritable écosystème de partenaires engagés. Le projet Ressources éducatives n’échappe pas à la règle. Il s’agit avant tout d’une aventure collective, d’un chantier partagé entre institutions, ministères, experts et professionnels du livre, tous réunis autour d’un objectif commun : améliorer durablement l’accès à des ressources éducatives de qualité, diversifiées, adaptées aux besoins d’apprentissage des élèves et d’enseignement des enseignants d’Afrique subsaharienne francophone.
Mis en œuvre par l’UNESCO et l’Institut français, avec le soutien financier de l’Agence française de développement (AFD), le projet mobilise un large réseau de partenaires internationaux et nationaux. L’UNESCO pilote les deux premières composantes : « Agir pour l’avenir » et « Produire pour apprendre ». L’Institut français porte la troisième composante, « Lire pour apprendre ».
Les multiples activités menées dans le cadre du projet — analyse diagnostique de la chaîne des ressources éducatives, évaluation de la qualité des manuels scolaires, déploiement de bases de données documentaires, soutien au renforcement de la chaîne du livre de jeunesse, et plus encore — seraient impossibles sans une collaboration étroite d’abord établie avec les ministères en charge de l’Éducation nationale et de la Culture dans les pays partenaires, qui jouent un rôle central dans l’adaptation et la mise en œuvre des activités du projet sur le terrain.
Cette dynamique de coopération est rendue possible grâce à l’engagement de l’AFD, partenaire stratégique et principal partenaire financier du projet. L’Agence a permis de structurer les deux phases du programme : une première, centrée sur le développement d’outils méthodologiques et de diagnostics dans 16 pays ; une deuxième, aujourd’hui en cours, qui s’étend à 13 de ces pays en poursuivant les activités et en consolidant les acquis. L’AFD a aussi appuyé la création du site ressources-educatives.org, une plateforme numérique valorisant les productions, les outils et les bonnes pratiques issus du projet ainsi qu’un réseau de plus de 100 membres experts.
Parmi les partenaires clés du projet figure notamment la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements membres de la Francophonie (CONFEMEN), qui a conjugué ses efforts avec l’UNESCO pour l’activité d’évaluation de la qualité des manuels scolaires. Cette démarche ambitieuse, conduite dans le cadre du projet Ressources éducatives, a mobilisé plus de 150 experts nationaux et a permis d’analyser en profondeur 229 manuels scolaires dans dix pays : Bénin, Burundi, Madagascar, Niger, Sénégal, Togo, Guinée, Mauritanie, Congo et Tchad. À partir d’une grille d’analyse commune, chaque pays a pu dresser un portrait type de ses manuels de français, de mathématiques et de sciences du primaire et du premier cycle du secondaire, mettant en lumière leurs points forts et les axes d’amélioration.
Le succès de cette évaluation, à la fois rigoureuse et contextualisée, témoigne de la pertinence de l’approche, aujourd’hui reprise dans une nouvelle phase d’extension. Grâce au soutien de la Direction du développement et de la coopération suisse (DDC), notamment, l’activité a été reprise dans trois nouveaux pays membres de la CONFEMEN — Côte d’Ivoire, Gabon et Maurice — hors du périmètre initial du projet. Cette dynamique illustre la transférabilité de l’activité et l’impact concret du travail mené dans les pays d’Afrique subsaharienne francophone accompagnés par l’UNESCO et ses partenaires.
D’autres acteurs internationaux contribuent également à la vision globale du projet dont l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), à travers son Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF). Elle soutient la production et la diffusion de ressources éducatives libres, accessibles et adaptées aux contextes locaux. L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) quant à elle renforce les capacités des enseignants et anime des communautés de pratiques pour favoriser le partage d’expériences et le développement professionnel.
À ces contributions s’ajoute l’expertise précieuse d’instituts spécialisés. En tant qu’Institut de l’UNESCO, le Bureau international d’éducation (BIE) joue un rôle central dans l’élaboration de modules de formation sur la conception et l’utilisation des manuels scolaires. Ces modules ont été testés dans plusieurs pays, dont Djibouti et le Congo, dans une démarche de co-construction avec les acteurs nationaux. L’institut international de la planification de l’éducation (IIPE) soutient les activités de renforcement des capacités des pays à la prise en compte des données relatives aux ressources éducatives par les SIGE pour les besoins de planification de l’éducation. Par ailleurs, l’UNESCO s’est appuyée sur des expertises complémentaires. La société de conseil Cayambe a contribué à la réalisation des diagnostics nationaux sur la chaîne des ressources éducatives, en mobilisant une méthodologie rigoureuse pour identifier les leviers d’action prioritaires. Le cabinet Qualisys a de son côté soutenu le déploiement de bases de données documentaires (BDD) dans six pays, facilitant ainsi la structuration, la centralisation et la valorisation des ressources pédagogiques existantes.
De nombreux autres acteurs nationaux sont au cœur de ce dispositif — instituts pédagogiques, de formation des enseignants, acteurs publics et privés de la chaîne des ressources éducatives : maison d’édition, bibliothèques, associations — s’engagent pleinement dans l’adaptation locale des ressources. Ce maillage garantit que les outils pédagogiques correspondent aux besoins concrets des élèves et des enseignants, tout en favorisant leur appropriation.
Cette alliance d’institutions internationales, d’organisations régionales et de partenaires locaux fait toute la force du projet, qui œuvre à rendre plus accessible une variété de ressources éducatives de qualité dans toute l’Afrique subsaharienne francophone.