Du 6 au 10 octobre 2025, la ville de Gitega a accueilli un atelier de dialogue stratégique consacré à l’élaboration de la première stratégie nationale de développement des ressources éducatives libres du Burundi. Organisé dans le cadre du projet Ressources éducatives, cet atelier a réuni des représentants du ministère de l’Éducation nationale et de la Recherche scientifique (MENRS), du bureau de l’UNESCO au Burundi, des responsables d’établissements scolaires, des associations et des médias.
Troisième étape d’une série d’ateliers régionaux initiés après la République démocratique du Congo et la Guinée, la rencontre de Gitega s’inscrit dans une démarche de co-construction mobilisant l’ensemble des acteurs du système éducatif burundais. Les participants ont souligné l’importance des ressources éducatives libres (REL) pour améliorer la qualité de l’enseignement, réduire les inégalités et renforcer la souveraineté nationale dans la production de contenus pédagogiques.
« Les ressources éducatives libres sont avant tout des outils au service de la qualité de l’éducation. Elles doivent aider l’enseignant à mieux répondre aux besoins de l’apprenant du XXIe siècle », a rappelé Pr Frédéric Bangirinama, Secrétaire permanent du MENRS, réaffirmant l’engagement du pays à élaborer une stratégie fondée sur la participation de tous.
Les échanges ont mis en lumière plusieurs défis : la diversité des manuels scolaires, l’absence de cadre formel de validation des ressources, les contraintes technologiques et la nécessité d’adapter les contenus aux nouvelles approches pédagogiques.
« L’enjeu n’est pas seulement de produire des ressources, mais de garantir qu’elles soient adaptées, inclusives et en phase avec les nouvelles approches d’apprentissage », a souligné Pr André Nduwimana, Directeur général des Curricula et des Innovations pédagogiques, invitant à repenser la production nationale à la lumière des nouveaux outils et standards.
Les discussions ont également porté sur la place du numérique dans l’éducation. Si l’accès à la connectivité reste limité, les participants ont plaidé pour des solutions hybrides combinant supports physiques et numériques, afin de garantir l’équité d’accès.
Pendant cinq jours, les travaux se sont articulés autour d’exposés thématiques, de discussions en plénière et de séances de travail en groupe. Guidés par les consultants de l’UNESCO, les participants ont réalisé une analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces (SWOT) du système éducatif burundais, avant de dégager des axes prioritaires pour la future stratégie nationale. Cinq orientations majeures ont émergé : la mise en place d’un cadre réglementaire, le renforcement des capacités et le plaidoyer, la durabilité des REL, la production et l’assurance qualité, ainsi que la coopération et le partenariat.
Ces propositions serviront de base à l’élaboration de la stratégie nationale, dont la finalisation sera pilotée par le ministère de l’Éducation avec l’appui de l’UNESCO.
« L’enjeu est désormais de transformer cette ébauche en un outil opérationnel, aligné sur les priorités du pays et porteur d’un modèle durable pour le développement des REL », a mis de l’avant M. Youssouf Ouattara, responsable du projet Ressources éducatives.
En s’engageant dans cette démarche, le Burundi s’inscrit dans une dynamique africaine visant à démocratiser l’accès au savoir et à bâtir des systèmes éducatifs plus ouverts, inclusifs et tournés vers l’avenir.
